De la sécurité psychologique à la résilience opérationnelle
 
 			De la confiance à la continuité : pourquoi la sécurité psychologique est un levier opérationnel
La résilience opérationnelle ne commence pas par un plan de crise. Elle commence par les personnes.
La sécurité psychologique — ce climat où chacun peut s’exprimer, poser des questions et signaler des problèmes sans crainte de jugement et des répercussions — est le fondement invisible qui permet aux équipes de réagir rapidement et d’apprendre des perturbations. Dans un monde où l’imprévisibilité est devenue la norme, ce facteur humain devient un avantage compétitif.
Comme le rappelle Benoît Racette, expert en continuité des affaires et invité du balado Les Rendez-vous de l’Excellence 5.0, « la résilience, c’est la capacité à passer au travers d’une perturbation, à se relever et à revenir plus fort ensuite ».
Mais encore faut-il que les employés se sentent en sécurité pour signaler les vulnérabilités avant qu’elles ne deviennent des crises.
Les chocs sont inévitables, mais le chaos ne l’est pas
Crise d’approvisionnement, défaillance technologique, rotation du personnel, changement réglementaire ou perturbations climatiques… les chocs proviennent de partout.
La différence entre une organisation qui s’effondre et une qui rebondit se trouve dans sa préparation humaine et organisationnelle, dans sa résilience.
La sécurité psychologique agit ici comme un amortisseur invisible. Elle permet d’anticiper, de parler ouvertement des risques et d’impliquer les équipes dans la recherche de solutions. C’est ainsi que la culture d’excellence devient une culture de continuité.
Exemple concret : rebondir après une panne électrique
Une entreprise manufacturière a subi une panne électrique majeure. Hydro-Québec annonçait plusieurs heures d’interruption à son centre de distribution. Les lignes de production étaient à l’arrêt, les expéditions bloquées et plusieurs clients attendaient leurs livraisons dans les heures suivantes.
Que faire ?
Aucun plan formel n’existait pour gérer une telle situation. Deux options s’offraient à l’équipe : attendre passivement le retour du courant ou agir rapidement pour limiter les impacts. L’organisation a choisi la deuxième voie : communiquer proactivement avec les clients et les transporteurs, déplacer les rendez-vous vers un autre centre et réduire les coûts liés à l’immobilisation.
Processus mis en place
- Extraction rapide des rendez-vous à partir d’un portable encore fonctionnel sur batterie.
- Consultation du CRM mobile pour obtenir les coordonnées des clients et partenaires.
- Formation d’une petite équipe chargée d’appeler, de réorganiser les horaires et d’aviser les clients.
Résultat
Les clients ont été informés rapidement et redirigés lorsque possible. L’entreprise a maintenu un niveau de service adéquat, limité les coûts de détention et diminué la pression sur les équipes opérationnelles.
Cette réaction exemplaire est née de l’initiative d’une employée qui a pris l’initiative de communiquer dès les premiers signaux de la panne. En l’absence de plans de crise, son geste a inspiré une nouvelle procédure : les actions réalisées ont ensuite été documentées et intégrées dans un plan officiel de gestion des pannes électriques.
Ce cas illustre qu’une culture de confiance et d’autonomie permet d’agir efficacement, même sans plan établi. La sécurité psychologique crée les conditions pour que les bonnes idées émergent au bon moment.
L’interopérabilité : le nouveau réflexe de la résilience
Comme le souligne Monsieur Racette, « il n’y a plus rien qui fonctionne en vase clos dans une organisation. »
Chaque fonction, chaque décision, chaque dépendance avec un fournisseur ou un client a des répercussions ailleurs.
La résilience moderne repose donc sur la collaboration transversale et la visibilité partagée des risques. Les départements opérationnels, les TI, la qualité, la finance et les RH doivent parler le même langage du risque et de la préparation.
C’est ici que les outils de l’excellence opérationnelle — comme l’AMDEC (Analyse des modes de défaillance et de leurs effets et criticité) ou les revues de processus collaboratives — prennent toute leur valeur.
Ils offrent une structure pour identifier, hiérarchiser et corriger les vulnérabilités, mais aussi pour éduquer les équipes à penser en mode anticipation.
De la réaction à la prévention : ancrer la résilience dans la culture
Les organisations les plus résilientes ne sont pas celles qui évitent les crises, mais celles qui apprennent d’elles.
Chaque incident, chaque imprévu, chaque perturbation devient une source de connaissance collective.
Pour que cette dynamique prenne racine, trois conditions sont essentielles :
- Un leadership impliqué et exemplaire. Sans appui actif de la haute direction, la résilience reste une initiative ponctuelle.
- Des espaces de dialogue sécurisés. Les idées et les signaux faibles doivent pouvoir circuler librement.
- Une responsabilisation partagée. Chacun, du plancher à la direction, a un rôle à jouer dans la prévention, la réponse et l’amélioration.
La résilience n’est donc pas qu’un plan ou une liste de contrôle. C’est un état d’esprit organisationnel qui relie la confiance, la clarté et la capacité à agir ensemble.
Comment amorcer le virage vers la résilience opérationnelle
- Diagnostiquer vos points de vulnérabilité.
 Identifiez les dépendances critiques, les goulots d’étranglement et les risques humains ou technologiques.
- Former vos équipes à la réflexion sur les risques.
 Loin de la peur, cette compétence devient un atout stratégique.
- Intégrer la résilience dans vos revues d’amélioration continue.
 Faites de la gestion de crise un prolongement naturel de votre excellence opérationnelle.
C’est en unissant la rigueur des processus et la force humaine de la confiance que les organisations deviennent véritablement résilientes et capables de s’adapter aux imprévus.
Pour aller plus loin
- Pour écouter le balado avec Benoit Racette
- Source interne : La performance manufacturière commence avec la sécurité psychologique
Conclusion : la sécurité psychologique comme boussole de la résilience
La véritable excellence n’est pas dans la perfection, mais dans la capacité à s’adapter.
Et cette capacité repose sur la confiance mutuelle.
Quand la sécurité psychologique est présente, les risques sont nommés plus tôt, les solutions sont partagées plus largement et les équipes deviennent plus solides face à l’imprévu.
C’est ainsi que les entreprises qui placent l’humain au cœur de leur excellence deviennent, peu à peu, résilientes par conception.
Vous voulez savoir si votre organisation est prête à faire face aux chocs.
Découvrez votre niveau de maturité opérationnelle avec notre Outil d’évaluation de la maturité opérationnelle.
Une façon simple et rapide de comprendre où concentrer vos efforts et d’engager vos équipes vers une résilience durable.
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Foire aux questions (FAQ)
Qu’est-ce que la résilience opérationnelle ?
La résilience opérationnelle désigne la capacité d’une organisation à se préparer, à réagir et à se rétablir rapidement après une perturbation tout en maintenant ses activités essentielles.
Comment la sécurité psychologique améliore-t-elle la performance ?
Elle favorise la communication ouverte et la confiance, ce qui aide les équipes à repérer les risques plus tôt, à résoudre les problèmes plus vite et à innover ensemble.
Quelles sont les premières étapes pour bâtir une organisation résiliente ?
Commencez par identifier vos vulnérabilités, former vos équipes à l’évaluation des risques et intégrer la résilience dans vos démarches d’amélioration continue.
À propos de Veronica B. Marquez
 J’aide les organisations manufacturières et de services en croissance à se développer sans chaos — en transformant leurs défis opérationnels en gains de performance durables. Ma superforce ? Rendre la stratégie concrète à tous les niveaux de l’entreprise : connecter les personnes, les processus et la raison d’être pour accroître la productivité, l’engagement et la résilience. J’apporte de la clarté dans la complexité et j’aide les équipes à mieux exécuter, plus rapidement et ensemble. Grâce à une approche éprouvée en excellence opérationnelle, en amélioration continue et en optimisation des chaînes d’approvisionnement, j’accompagne les leaders à aligner les efforts, simplifier l’exécution et bâtir des systèmes qui soutiennent réellement la croissance.
J’aide les organisations manufacturières et de services en croissance à se développer sans chaos — en transformant leurs défis opérationnels en gains de performance durables. Ma superforce ? Rendre la stratégie concrète à tous les niveaux de l’entreprise : connecter les personnes, les processus et la raison d’être pour accroître la productivité, l’engagement et la résilience. J’apporte de la clarté dans la complexité et j’aide les équipes à mieux exécuter, plus rapidement et ensemble. Grâce à une approche éprouvée en excellence opérationnelle, en amélioration continue et en optimisation des chaînes d’approvisionnement, j’accompagne les leaders à aligner les efforts, simplifier l’exécution et bâtir des systèmes qui soutiennent réellement la croissance.
Nommée parmi les 50 experts en excellence opérationnelle les plus influents par le PEX Network, je cumule plus de 20 ans d’expérience dans des secteurs variés, dont la fabrication, la distribution, les mines et les services publics. J’enseigne le Lean Six Sigma en formation exécutive, je donne un cours de design de services au niveau maîtrise, et j’anime une série LinkedIn Live sur l’industrie 5.0. Prêt·e à voir comment l’excellence opérationnelle peut transformer votre entreprise. Communiquez avec moi https://www.linkedin.com/in/veronicabm/.
📷 Canva

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